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Les objets connectés pas encore pilotés

Les Français connectés… et bientôt leurs foyers


Les Français connectés… et bientôt leurs foyersLe Français véritable " digital omnivore " n'est pas un concept nouveau : la percée toujours plus marquée des smartphones, tablettes (petit et grand format) et ordinateurs portables est une donne inchangée depuis plusieurs années. Ainsi, 34 % des Français utilisent tous les jours, à la fois un smartphone, un ordinateur et une tablette. 76 % des Français ont accès à un ordinateur portable, véritable station de travail. 70% des Français se servent quotidiennement d'un smartphone et 53% d'une tablette. Les liseuses (9%) n'ont pénétré le marché que de manière limitée et ciblée. Les Français font le choix d'un écosystème d'appareils connectés sans pour autant multiplier un même type d'appareil : ainsi, plus de 75% d'entre eux ont accès à un seul smartphone ou ordinateur portable et plus de 88% accèdent à une seule tablette ou liseuse.

Les Français sont exposés à un écosystème d'appareils toujours plus important : consoles de jeux, télévisions, système de surveillance, thermostat, éclairage, systèmes de haut-parleur, des objets qui se connectent et permettent un pilotage à distance via un réseau wifi ou cellulaire. L'appétence et le marketing pour les objets connectés à destination du grand public engendrent des transformations qui animent notre quotidien. La vague de l'internet des objets représente un potentiel plus marqué sur le monde de l'entreprise avec plus de 60 % des objets qui seront connectés à terme. connectés à terme.

Figure 1 : Niveau d'accès à domicile d'objets connectés

Niveau d'accès à domicile d'objets connectés

Base de sondés : Tous les sondés, 2 000

Dans nos foyers, le phénomène est encore naissant, même si les consoles de jeux et télévisions connectées sont respectivement accessibles par 18 et 14 % des Français. Ces appareils sont présents de longue date dans nos foyers bien avant qu'ils intègrent des fonctions de connectivité à Internet. La percée des montres intelligentes (2%) et traqueurs fitness (3%) reste encore faible au vu du marketing associé. Ce type de produit est marqué par un effet

" technophile " car la pénétration est beaucoup plus marquée chez des publics early adopter (15%).

L'engouement pour les objets connectés à domicile est présent mais ne donne pas lieu à une intention d'achat fortement marquée. Ainsi, 8% des Français sont susceptibles d'acheter une montre connectée dans les 12 prochains mois et 6 % un traqueur fitness. Les achats de Noël pourraient pourrait accentuer cette percée. Les autres types d'appareils ne dépassent pas les 5 % d'intention d'achat. L'usage plus marqué des objets connectés à domicile passe par une prise de conscience de l'usage et des bénéfices associés pour dépasser l'effet " gadget ". De même, le coût économique d'un renouvellement complet des appareils domestiques va sûrement inciter les Français à un transition progressive.

Figure 2 : Intentions d'achat d'objets connectés

Intentions d'achat d'objets connectés

Base de sondés : Tous les sondés, 2 000

Les Français ayant opté pour des objets connectés et disposant de l'ensemble des éléments (connectivité, application de gestion distante, smartphone ou assimilé) permettant un pilotage distant n'ont pas forcément fait le pas d'un usage quotidien. Ainsi, 1% des Français ont fait le pas d'un thermostat intelligent (contrôlé par une application), mais 71% d'entre eux ne l'utilisent jamais. Seuls 8% l'utilisent tous les jours et 13% au moins une fois par semaine. De même pour 1% de Français équipé d'un système d'éclairage piloté à distance, 66% ne l'utilisent jamais. Il y a donc un véritable enjeu non seulement à équiper des ménages mais aussi à inscrire l'usage dans une pratique quotidienne. Au-delà, se pose la question d'inscrire l'univers connecté du foyer dans un environnement cohérent et intégré pour l'utilisateur, sous peine de complexifier une promesse de simplicité et de liberté d'usage.

Figure 3 : Niveau d'usage distant des objets connectés à domicile

Niveau d'usage distant des objets connectés à domicile

Base de sondés : Propriétaires d'objets connectés, selon le nombre d'individus possédant l'appareil en question (montre intelligente : 80 ; thermostat intelligent : 89 ; système d'éclairage intelligent : 89)

Le smartphone déjà un coach santé

16 % des Français ont utilisé leur smartphone comme moyen de maîtriser leur niveau de forme physique, dont 3 % l'utilisent chaque jour. De même, 11% des Français ont utilisé leur smartphone pour maîtriser la prise de calories ou leur régime, dont 2 % l'ont utilisé tous les jours. Si la majorité des détenteurs de smartphones ont fait le pas de l'essai sans renouveler l'expérience, 5 à 10% des détenteurs de smartphones ont ancré l'usage santé dans leur pratique quotidienne.

Figure 4 : Utilisation du smartphone pour un usage de monitoring santé

Utilisation du smartphone pour un usage de monitoring santé

Base de sondés : Détenteurs d'un smartphone, 1 407

Les montres connectées et autres appareils, bien loin d'être de simples outils de comptage aussi élaborés soient-ils, doivent s'accompagner de services qui apportent de la valeur au client dans la durée. En effet, s'il est intéressant de monitorer ses déplacements et consommation énergétique sur une journée, cette information perd de son intérêt si le déplacement est le même chaque jour de sa vie professionnelle. En revanche, des variables monitorées à distance (cardiaque, diabète) et intégrées dans une véritable chaîne de suivi et d'interaction médicale apportent une valeur qui s'inscrit dans la durée.

La voiture connectée, encore du chemin…

Une voiture connectée est avant tout une voiture communicante. Elle communique avec les autres véhicules (V to C), les infrastructures (V to I), et même les piétons. L'ensemble de ces protocoles de communication est le plus communément regroupé autour de l'acronyme V to X. La voiture est bien entendu connectée à Internet de manière à envoyer et exploiter les informations collectées mais aussi afin de recevoir des informations en provenance de l'extérieur. Une manière classique de connecter une voiture est d'utiliser un smartphone en tant que " hotspot " pour connecter un écran embarqué. La manière la plus conventionnelle de considérer la voiture connectée est l'intégration d'un module, embarqué dès la conception, qui permet une connectivité et un accès à une intelligence embarquée ou distante, et des usages tels que le diagnostic distant et le " tracking " (vol, assistance, assurance)…

1% des Français disent avoir accès à une voiture connectée. Si la voiture connectée est encore un concept embryonnaire en France, elle devrait opérer une percée dans les années à venir, sous l'impulsion d'un contexte réglementaire et d'une maturité grandissante des offres.

L'effort de pédagogie sur la voiture connectée et les plus-values associées n'est pas à négliger. En effet, 30 % des Français expriment en première plus-value (30%) le traçage d'un itinéraire ou l'information sur le trafic routier. Les usages un peu plus disruptifs sont moins mis en avant : la maintenance monitorée (13%), la conduite autonome (6%).

Figure 5 : Usage de la voiture connectée

Usage de la voiture connectée

Base de sondés : Tous les sondés, 2 000

Les Français prêts à partager leurs données d'usage sous conditions

Les objets connectés vont générer une masse d'informations en temps réel dont l'exploitation peut s'avérer être un levier commercial puissant. Différents acteurs sont susceptibles d'utiliser ces données : les constructeurs, les opérateurs de réseaux ou les opérateurs de services. La perception des utilisateurs finaux et leur aptitude à partager cette information sont donc un élément crucial.

Aujourd'hui, 36 % des Français sont plutôt favorables à partager cette information : si 5 % sont prêts à partager n'importe quelle information avec n'importe quelle entreprise, 31 % émettent des conditions. Et 56 % des Français ne sont pas du tout prêts à partager cette information.

Le partage d'informations pour une exploitation statistique ou commerciale est en perpétuelle évolution, notamment chez les jeunes publics qui feront les usages de demain. Un véritable " toboggan d'acceptation " est à l'oeuvre sous couvert de respect des normes réglementaires et de sécurisation de la confidentialité, véritable pilier du dispositif. La stratégie d'entreprise autour de la gestion de la donnée personnelle et son exploitation doit aujourd'hui traverser tous les acteurs du marché, avec comme axe fondateur la confiance du client et son aptitude à maîtriser son information.

Des objets connectés à l'intelligence collective

L'adoption des objets connectés dans nos foyers dépend de leviers multiples (économiques, psychologiques, techniques…), mais le point fondamental est sûrement lié à la nécessité que nous avons à faire évoluer nos usages. En cela, chaque service connecté doit faire la preuve tangible d'un bénéfice au quotidien.

La première vague d'objets connectés a permis de poser des bases pour repenser notre foyer et notre quotidien. Mais passé l'intérêt des early adopters, la généralisation des objets connectés viendra de la capacité à inscrire l'objet dans une chaîne de service à valeur ajoutée. La mise à disposition par les constructeurs de produits intégrant nativement un caractère connecté et services associés sera un accélérateur à cette transition.

Plus largement, l'enjeu autour de l'Internet des objets s'inscrit dans une capacité de nos sociétés à développer une intelligence collective. Les réseaux connectés autour de nos consommations domestiques d'énergie pourraient permettre de mieux contrôler les pics de charge sur le réseau, par exemple en période de chaleur. La voiture connectée sera aussi l'occasion par exemple de mieux monitorer l'identification de zones de freinage excessives en ville. Cette dernière sera sûrement un changement disruptif marquant dans les années à venir, et les opérateurs télécoms peuvent y voir l'opportunité de trouver des relais de croissance (forfait de connectivité, services distants…).

L'univers connecté est l'opportunité forte de développement d'acteurs nouveaux pour effectuer un contrôle des plateformes de traitement des données. C'est un enjeu fort pour chaque entreprise de réinventer son business model. Au coeur de ces réseaux intelligents, la gestion de la donnée personnelle sera au coeur des débats.

Notes et références

Extrait de l'étude "Usages Mobiles 2015 - A Game of Phones"

Observatoire Deloitte sur les usages mobiles des Français 2015

Publié le 24 novembre 2015 par Emmanuel Forsans
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