Les 50 personnalités du jeu vidéo français qui feront 2021
Après une sélection des 50 français qui feront l'esport en 2021, le Tomorrow Lab a souhaité mettre en avant 50 personnalités françaises qui feront le jeu vidéo en 2021. Le Gaming Campus a confié cette mission délicate à Jean Zeid, spécialiste des nouvelles technologies et chroniqueur pendant 19 ans au sein de Franceinfo.
Réaliser une sélection de 50 personnalités du jeu vidéo français, c'est forcément trop court, trop peu. Cet univers regorge de talents et de passion.
La méthodologie mise en place pour mener à bien ce projet s'est basée sur un équilibre forcément imparfait entre les données objectives - le chiffre d'affaires, la croissance, le budget des productions -, et les impressions subjectives - les talents à venir, les jeux les plus prometteurs, les attentes les plus fortes. Sans oublier, le souci permanent de mettre en avant la diversité des profils, de la création au marketing en passant par la technique, du secteur des indépendants jusqu'aux plus grands industriels. Enfin, nous avons sondé les professionnels pour qu'ils nous offrent leur propre sélection.
Les préconisations furent nombreuses, merci à eux. Le résultat est un étonnant patchwork de femmes et d'hommes aux qualités variées, une photo de famille hétérogène qui reflète, nous l'espérons, la vitalité future de ce secteur.
Jean Zeid
Une sélection, c'est forcément un choix, et donc des oublis et des (grands) absents. Nous nous en excusons sincèrement. Tout le jeu vidéo en France ne peut rentrer dans un panorama, même si ce dernier est pourvu de 50 personnalités aussi talentueuses.
A ce titre, Jean Zeid tient à remercier toutes les personnes qui ont participé à l'établissement de cette liste des 50 personnalités françaises qui feront le jeu vidéo en 2021, et surtout toutes les actrices et tous les acteurs qui permettent au sport électronique de poursuivre son développement !
Jean Zeid est un homme de radio passé notamment à Franceinfo, diplômé de philosophie, spécialiste des secteurs des nouvelles technologies et des jeux vidéo. Jean Zeid est également commissaire d'exposition ; d'abord en 2017 avec l'exposition "Game" à la Fondation EDF à Paris puis en 2019 avec "Design-moi un jeu vidéo" à la Cité du Design de Saint Etienne, deux succès publics. Il est également auteur de plusieurs ouvrages sur les jeux vidéo.
Les 50 personnalités françaises qui feront le jeu vidéo en 2021
- Pauline Augrain - Directrice adjointe numérique du CNC
- Anne-Marie Baufine-Ducrocq - Directrice marketing, communication et licensing chez Nintendo France
- David Cage - CEO de Quantic Dream
- Romuald Capron - Studio director d'Arkane Lyon
- Bruno Chabanel - CEO d'Artefacts Studio
- Eric Chahi - CEO de Pixel Reef
- Julie Chalmette - Managing Director à ZeniMax France (Bethesda)
- Pascal Cammisotto - Fondateur de Draw Me A Pixel
- Julien Chièze et Carole Quintaine - Streamers
- Raphaël Colantonio et Julien Roby - Fondateurs de WolfEye Studios
- Omar Cornut et Benjamin Fiquet - Fondateurs de Lizardcube
- David Dedeine et Sebastian Wloch - Cofondateurs d'Asobo studio
- Olivier Derivière - Compositeur de musique
- Anne Devouassoux - Executive Producer chez Kylotonn - Kt Racing
- Diabalzane - Studio director d'Unexpected
- Nicolas Doucet - Directeur de Sony Japan Studio
- Marie-Lou Dulac - Cheffe de projet diversité et inclusion chez Ubisoft
- Alain Falc - PDG de Bigben Interactive
- Delphine Fourneau - Directrice artistique
- Ina Gelbert - Directrice Xbox France
- Fabrice Granger et Thomas Veauclin - Fondateurs de Big Bad Wolf Studio
- Philippe Guignier - Fondateur et CEO de Virtual Regatta SAS
- Yves Guillemot - CEO d'Ubisoft
- Oskar Guilbert - CEO de DontNod
- Mathieu Girard - CEO de Tactical Adventures
- Celia Hodent - Consultante Game UX
- Francis Ingrand - Fondateur et CEO de Plug In Digital
- Jeel - Streameuse
- Vanessa Kaplan - Chargée du développement au SNJV
- Kayane - Streameuse
- Colas Koola - CEO de Blue Twelve studio
- Jean-Jacques Launier - Président d'Art ludique - Le Musée
- Salomé Lagresle - Animatrice, chroniqueuse
- Fabrice Larue - CEO de FLCP
- Jordan Layani et Pierre de Margerie - Fondateurs de Sloclap
- Audrey Leprince - CEO de The Game Bakers
- Jennifer Lufau - Fondatrice d'Afrogameuses
- Florent Maurin - CEO de The Pixel Hunt
- Mister MV - Streamer
- Véronique Morali - Présidente de Webedia
- Jean-Maxime Morris et Romain de Waubert - Executive producer et CEO d'Amplitude
- Motion Twin - Scop
- Jehanne Rousseau - CEO de Spiders
- Anthony Roux - CEO d'Ankama
- Lévan Sardjevéladzé - CEO de Celsius online, président du SNJV
- Céline Tellier - CEO de Wild Sheep Studio
- Nicolas Vignolles - Délégué général du SELL
- Marie-Sophie de Waubert - Managing Director chez Ubisoft Paris Studio
- Alexandre Yazdi - CEO de Voodoo
- Zerator - Streamer, organisateur, CEO de Unexpected
Pour découvrir les photos et biographies des 50 personnalités, rendez-vous ici.
Cette édition 2021 est soutenue par Clubic, l'AFJV et Gaming Campus.
Interview de Francis Ingrand - Fondateur et CEO de Plug In Digital
Quels sont les enjeux majeurs pour l'industrie des jeux vidéo en 2021 ?
Pour l'industrie des jeux vidéo au global il y a plusieurs enjeux. Il y a déjà les consoles NextGen : 2021 sera la véritable année pour le décollage de ces consoles, l'offre disponible fin 2020 étant relativement faible. Il est primordial pour l'industrie d'avoir de nouvelles consoles qui relancent l'intérêt des consommateurs et qui créent de nouveaux usages.
Le deuxième enjeu sera autour de l'évolution du cloud gaming et des offres d'abonnement.
On a vu d'un côté que le Game Pass de Microsoft commençait à être important, d'un autre côté Amazon Luna montera significativement en puissance sur 2021 et commencera à s'étendre hors Etats-Unis. Stadia de Google a également un plan de croissance assez important qui va continuer sur 2021. Enfin, de nombreux autres acteurs ont commencé à se positionner sur ce créneau, je pense notamment en Chine à Tencent ou à Alibaba. A moyen terme ce phénomène devrait être un "game changer" pour l'industrie et 2021 pourrait être une année charnière, poussée notamment par Microsoft avec un Game Pass qui peux vraiment aider à démocratiser ce modèle.
Le Cloud Gaming sera un "game changer" lorsque la 5G sera vraiment implantée partout. Aujourd'hui les joueurs sont plus intéressés par l'offre que par la technologie.
Que faut-il faire évoluer - voire changer - dans notre industrie pour qu'elle continue de prospérer ?
Il est nécessaire d'accompagner les jeunes développeurs pour les aider à démarrer ; c'est quelque chose de très important et c'est le rôle des institutions, celui du CNC en France notamment. Lorsque je réfléchis en tant qu'éditeur, il faut admettre que l'on est toujours un peu frileux lorsqu'il s'agit de mettre beaucoup d'argent sur un studio dont c'est le premier jeu. Mais pour le bien de l'industrie, et surtout pour la créativité, il est important d'encourager et d'aider les jeunes à démarrer en les accompagnant sur la création de prototypes (à minima). Le CNC assure en partie cette fonction et c'est quelque chose qui doit continuer, voire évoluer vers de la subvention (car aujourd'hui il s'agit d'une aide remboursable). Pour résumer, je pense qu'il est vraiment important pour le futur de l'industrie et pour son originalité que l'on ait un guichet où l'on va distribuer de la subvention pour les jeunes créateurs, que ce soit en France ou ailleurs.
Il y a un second point que je souhaitais aborder : la taille des studios de jeux vidéo en France. Il n'y a pas assez de studios de taille moyenne aujourd'hui. Lorsque je parle de taille moyenne pour un studio il s'agit d'environ 30 à 50 personnes. Dans le panorama industriel français il y a soit des petits studios, soit des gros studios, mais pas grand-chose entre les deux. Je trouve que ça n'est pas très sain pour notre industrie : on se retrouve soit avec de toutes petites productions, soit avec des superproductions, mais entre les deux il n'y a pas assez de projet ambitieux sans pour autant supporter des coûts faramineux ni des temps de développement trop longs.
Comment jeu vidéo peut aider à améliorer notre société ?
Je pense que le jeu vidéo a pas mal aidé pendant le confinement. On s'est rendu compte que, lorsqu'on était seul chez soi, le fait de jouer en ligne avec des amis pouvait aider à se sentir moins seul. Attention, c'est comme tout, c'est une question de dosage et il faut consommer le jeu vidéo avec modération. Les traditionnels jeux en ligne peuvent aider à casser une solitude que certaines personnes peuvent ressentir, mais également les jeux sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui beaucoup de gens jouent sur Facebook par exemple.
On parle beaucoup du virus et c'est une bonne chose, mais je pense que l'on ne parle pas assez des gens qui sombrent dans la dépression à cause de la solitude, heureusement le jeu vidéo peut aider à se sentir moins seul.
Le jeu vidéo peut également aider à l'éducation et offrir une certaine ouverture d'esprit aux enfants, à condition évidemment que cela soit contrôler et gérer par les parents. Le fait que les parents d'aujourd'hui soit des générations ayant grandi avec le jeu vidéo devrait également aider à meilleure transmission. Je reste persuadé que le jeu vidéo est plus intéressant que la télévision pour les gamins. Si le jeu vidéo peut aider les nouvelles générations à grandir il peut également aider les anciennes générations à rester alertes.
Il faut évidemment également citer les serious games ainsi que tous les logiciels dédiés à la formation qui utilisent les principes de gamification. Là encore le jeu vidéo a eu un rôle à jouer, et il continuera encore longtemps.