IndieCade Europe : programme, intervenants, workshops...
Les 18 et 19 novembre au CNAM, le conservatoire national des arts et métiers, Paris 3ème
Le festival de jeux vidéo indépendants IndieCade Europe se tiendra les 18 et 19 novembre au CNAM, le conservatoire national des arts et métiers, Paris 3ème. Ces deux jours font la part belle au jeu indépendant sous toutes ses formes : des jeux à tester, des jeux à ressentir, des jeux à regarder, à vivre, mais aussi à apprendre, à comprendre, et à entendre expliqués.
Michel Ancel, Fabien Delpiano, Audrey Leprince et Omar Boulon présentent leur vision d'IndieCade Europe.
Michel Ancel
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Michel Ancel, créateur de jeux vidéo depuis 1991, Maison de Qualité.
Quel est votre lien avec IndieCade ?
C'est mon ami Fabien Delpiano qui m'a proposé de participer à l'évènement à travers une Keynote endiablée !
IndieCade est-il le bon endroit pour découvrir une autre facette du jeu vidéo ?
Aller à un évènement comme IndieCade c'est aller à la rencontre de la multitude de possibles que représentent les jeux vidéo. Les jeux indépendants sont faits avec les tripes par des poignées de créatifs prêts à soulever des montagnes pour faire aboutir leurs rêves. C'est une source d'inspiration, d'énergie sans pareil, mêlant art et technologie, échecs et réussites.
Quels messages voulez-vous transmettre aux jeunes développeurs indépendants ?
Qu'en 25 ans de métier dans le jeu vidéo, je ne sais rien. Que tout se réinvente en permanence. Que tout est possible et que le seul carburant qui marche pour surmonter les épreuves, c'est la passion.
Peut-on espérer développer sa créativité et son ouverture d'esprit au contact d'autres développeurs et de leurs créations ?
On peut échanger autant les galères que les astuces. Ce n'est tellement pas évident ce milieu qu'il faut clairement s'entraider et c'est ce qui donne du sens à des événements comme IndieCade
La seule créativité peut-elle permettre à un développeur indépendant de réussir ? Quels autres ingrédients faut-il réunir ?
Il faut beaucoup de patience et surtout ne pas négliger les problématiques techniques. Le jeu vidéo est un mélange de débrouillardise, de folie et de rigueur. C'est pour ça qu'on aime ça d'ailleurs !
Fabien Delpiano
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Fabien Delpiano, je fabrique des jeux vidéo chez Pastagames, un petit studio Parisien, depuis une quinzaine d'années.
Je suis également le président de Capital Games, le cluster "jeux vidéo" d'Ile de France, qui regroupe 90 sociétés environ, dont une grosse majorité d'indépendants et qui héberge IndieCade Europe à Paris les 18-19 novembre prochain !
Quel est votre lien avec IndieCade ?
Thierry Platon, organisateur des EIGD depuis de nombreuses années, a invité Stéphanie Barish il y a quelques années. Elle avait pour projet de créer une version Européenne de l'IndieCade, mais se heurtait à mille obstacles difficilement surmontables à distance.
Avec Olivier Lejade, ancien président de Capital Games, nous nous sommes dit que nous pouvions l'aider à faire exister ce beau projet !
Qu'est ce qui fait la particularité d'IndieCade par rapport aux autres salons type Gamescom / E3 etc. ?
IndieCade est un festival organisé par et pour les créateurs de jeux vidéo, quelle que soit leur taille, leur budget, professionnels ou pas.
C'est une occasion unique de nous rencontrer autour de notre passion, pour échanger sur nos projets, nos réussites, nos échecs, nos créations, nos expériences.
On y montre des créations en devenir, certaines plus abouties que d'autres, certaines ayant vocation à être vendues, d'autres pas.
IndieCade montre un spectre créatif très large, de l'installation artistique séminale au jeu commercial très abouti. Nul n'entre ici s'il n'est créateur, qu'importe le budget et le chiffre d'affaires.
Que représente l'arrivée de IndieCade en France ? Quels sont les objectifs pour cette première édition et les suivantes ?
Nous espérons qu'IndieCade permettra aux développeurs indépendants français, non seulement de se rencontrer entre eux, mais aussi et surtout de s'ouvrir au monde, de tisser des liens avec leurs homologues de tous les pays, de rencontrer la presse étrangère, de se faire connaître d'eux.
IndieCade c'est aussi une série de workshops de haut niveau, avec des intervenants du monde entier qui viennent partager leur expérience. C'est précieux de pouvoir échanger, en comité restreint, avec des créateurs du monde entier, qui prennent le temps d'y développer plus en détail les sujets abordés dans les keynotes. Une sorte d'université d'automne des jeux vidéo !
Si on compare avec d'autres industries comme le cinéma ou la musique, à quel festival IndieCade vous fait-il penser ?
C'est un festival de création alternative, indépendante, ambitieuse dans le propos, riche dans ses créations : cette volonté de créer en dehors des codes stricts du média existe dans tous des domaines.
Bien sûr IndieCade fait penser au festival du film indépendant de Sundance, mais aussi au festival de Jazz de Marciac ou Montreux, ou la Foire Internationale d'Art Contemporain (FIAC).
Audrey Leprince
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je suis co-fondatrice du studio Game Bakers, en charge de la production executive et de la partie narrative sur les jeux et de la gestion du studio. J'ai commencé comme game designer chez Quantic Dream, avant de devenir productrice notamment pour Ubisoft en Chine. Je suis fan des studios virtuels comme Game Bakers où chacun peut vire où il souhaite et en ce moment je vis en Suède.
Quel est votre lien avec IndieCade ?
Cette année j'ai eu la chance d'être membre du jury et de tester des jeux européens, je vais donner une conférence pendant IndieCade Europe, et notre jeu de boss-rush Furi a été sélectionné par le jury IndieCade.
Comment avez-vous découvert IndieCade ?
C'est la qualité et l'intérêt des jeux indés primés à IndieCade outre-Atlantique qui me l'a fait connaitre. Le rayonnement d'IndieCade est international et les prix sont prestigieux.
Est-ce important de recevoir un festival comme IndieCade en Europe ?
Absolument, même si le festival est par définition international, ça donne plus de place aux jeux indépendants de ce côté de l'Atlantique, et ça permet au public européen d'accéder au show plus facilement.
Quelle est la place des "indés" dans l'industrie vidéoludique mondiale ? Inspirent-ils les autres développeurs, le public ?
Les indés sont là pour prendre des risques, pour tenter des jeux qu'on ne verrait pas ailleurs si on écoutait un comité éditorial et une équipe business. Ils sont là pour surprendre, pour explorer, pour aller approfondir des gameplays, tester des mécaniques, pousser des idées un peu plus loin, forcer le trait ou au contraire passer tout en finesse pour évoquer des sujets inhabituels, qui vont nous faire réfléchir et pas juste faire plaisir (mais quand même).
Omar Boulon
Quelle est l'importance d'un festival tel qu'IndieCade pour un développeur indépendant ?
Se créer un réseau, voir ce que font ses semblables et, surtout, écouter le retour d'expérience de ceux qui ont réussi... Pour pouvoir ensuite leur poser les questions qui fâchent et les forcer à remettre en cause le discours un peu facile de bien "des stars indés" qui ont connu le succès parce qu'ils étaient les premiers arrivés.
Comment se faire connaître des médias lorsqu'on ne dispose pas d'un éditeur ?
Vous pouvez revendiquer des prises d'otage et des alertes à la bombe.
Ou alors, vous imposer une présence religieuse à tous les événements et venir présenter votre jeu avec l'ordi sur les genoux en tentant de prendre des rendez-vous avec la presse, les blogs, les youtubeurs.
Evidemment, il faudra choisir un coin tranquille pour montrer votre prototype, de préférence à 3 mètres des toilettes, histoire d'avoir un peu de street cred'.
Quels conseils pouvez-vous donner à un développeur indépendant pour créer son premier cercle de communauté ?
Le premier cercle de communauté d'un développeur indépendant, ce sont toujours les autres développeurs indépendants.
Et il y a des chances qu'ils soient aussi vos seuls acheteurs si vous n'avez pas réussi à monter une communication efficace avant la sortie du jeu. Par conséquent, il est essentiel de faire de la pub en famille à coups de devblog, de posts sur des forums ou des subreddits indés, d'échanges sur les social medias avec d'autres devs... C'est aussi là qu'on a des chances d'attirer l'attention de certains journalistes et d'une fraction de joueurs prêts à fouiller pour découvrir la prochaine pépite.
Le plus dur, c'est de sortir de ce cercle "familial" en réussissant à produire quelque chose d'assez puissant pour capter l'attention d'un indé ou d'un journaliste influent, voire -scénario idéal- d'apparaître en tête d'un subreddit comme R/games.
Ce qui implique d'avoir une idée efficace et ultra différenciante, d'être suffisamment doué (et de bosser comme un brute) pour réussir à l'incarner, et -surtout- d'avoir suffisamment de bol et attirer le regard des bonnes personnes au bon moment.
Ouais, c'est plus facile de gagner à la Nouvelle Star que de sortir un succès indé.
Espace de démonstration : expériences sensorielles uniques et diversité exceptionnelle de jeux vidéo indépendants
"Indé" ne veut pas dire pauvre ou de mauvaise qualité, bien au contraire : dans les travées d'IndieCade Europe se cachent les succès de demain. Pour peu que vous veniez avec le goût du nouveau et du surprenant, IndieCade Europe saura combler votre manque de jeux frais et sincères. Quel que soit votre âge, votre expérience, le festival va marquer par sa diversité et sa sincérité. Des jeux venus du monde entier, des créateurs qui montrent leur travail pour la première fois, l'occasion de s'émerveiller avant tout le monde, IndieCade Europe défriche et enchante. En tout, plus de indés" seront présentés au public">plus de 40 jeux "indés" seront présentés au public.
La sélection des jeux exposés présente un savoureux mélange entre des titres suscitant une forte attente des joueurs, comme Black the Fall (Roumanie), Old Man's Journey (Autriche) et Winter (Belgique), et des succès récents tels que Reigns (Royaume-Uni) et Shadowmatic (Arménie), entre autres. La VR ne sera pas oubliée puisque deux salles du CNAM abriteront six jeux en réalité virtuelle et leurs créateurs. Des expériences effrayantes ou amusantes, novatrices et inédites.
Aux côtés de ces jeux incroyables, IndieCade Europe offrira également des expériences sensorielles uniques mettant l'accent sur des procédés de contrôles innovants et sur l'interaction humaine. En voici un aperçu :
- Clapper (Suède)
Clapper est un jeu en rythme coopératif, dans lequel deux joueurs s'installent autour d'un appareil mobile et frappent dans leurs mains lorsque des notes apparaissent sur l'écran. - Smooch Station (Danemark)
Un jeu coopératif, dans lequel deux joueurs communiquent par contact visuel et contrôlent le jeu grâce une tétine fixée sur une boite à l'aide de leur langue. - Line Wobbler (Royaume-Uni)
Un dungeon crawler unidimensionnel, accompagné d'un contrôleur sensoriel unique fait à partir d'un ressort et d'un dispositif en forme de bande brillante en LED de 7 mètres de long. - Surrender (Finlande)
Deux joueurs, appelés les "Pleasers", s'affrontent dans le but d'attirer de leur côté un troisième joueur, le "Sensor", à travers des contacts physiques et des sensations.
Tous les jeux présentés à IndieCade Europe.
Un programme dédié aux passionnés, amateurs comme professionnels
Un programme de keynotes et conférences accessible à tous
Au programme de ces deux jours, les visiteurs pourront assister à des keynotes emmenés par des invités prestigieux dont Michel Ancel ("Rayman"), Matt Nava ("Abzû" et "Journey"), Rami Ismail ("Vlambeer"), Anna Kipnis ("Psychonauts, Brütal Legend, Broken Age") ou encore Zoe Quinn ("Depression Quest"), mais également des conférences, sous la forme de présentations, interviews ou panel regroupant plusieurs professionnels autour d'un même thème.
L'ensemble du programme grand public.
Des workshops destinés aux professionnels aboutis ou en devenir pour maîtriser tous les aspects de création d'un jeu vidéo
Les ateliers d'IndieCade Europe réunissent des professionnels du monde entier, experts de leurs domaines. Sur des thématiques nécessaires aux développeurs, artistes et game designers, ces workshops proposent un programme de formation complet et axé sur la pratique, le conseil, l'exemple et la création en mode "jam".
Art, VR, bizdev, game design, tech, developer collectives ou encore media, les sujets couvrent toutes les facettes des métiers du jeu vidéo : de l'idée à la commercialisation. Comment surpasser les problèmes techniques, développer son business, concevoir son jeu pour qu'il trouve son public, parler avec les medias, travailler en communauté. Le programme des ateliers d'IndieCade Europe va répondre à toutes ces questions et problématiques. Parmi les intervenants, on retrouve Rami Ismail, Anna Kipnis, Cara Ellison, Emmanuel Guardiola, Celia Pearce, Thierry Platon ou encore François Alliot.
- Visual Art : Vincent Gault, Arnaud de Bock, Claudia Molinari, Alex Muttoni, David Prinsmel, Clemens Scott
- Virtual Reality : Horatiu Roman, Robyn Gray,Esteban Gallardo García, Johan Gjestland
- Overcoming Technical Challenges : Milan Babuškov, Johan Gjestland & Gorm Lai, Madiba Guillaume Olivier, Thierry Platon et Frédérick Raynal et Anna Kipnis
- Narrative : Emmanuel Guardiola et Cara Ellison
- Indie Business : Rami Ismail, François Alliot, Thomas Bidaux, Cristian Diaconescu, Yannick Elahee et Bartek Pieczonka, Juan Gril, Andreas Zecher
- Game Design : Tim Garbos, Celia Pearce, Chris de Leon, François Alliot, Alex Camilleri, Cristian Diaconescu, Jeroen Janssen, Torreng Labs, We are Müesli, Thierry Platon, Julien Ribassin et William Huber
- Developer Collectives & Communities : Jesse Himmelstein, Alexandre Vaugoux, Copenhagen Game Collective, Adriel Wallick, Chris de Leon et Raghav Bashyal
- Media : Chris Priestman (Killscreen), Julian Benson (Kotaku), Mike Diver (Vice Gaming), Kate Gray (The Guardian) et Omar Boulon (Aggro Consulting).
Le Show and Tell, une occasion unique de faire découvrir ses créations
Situé au cœur de l'exposition officielle, le Show and Tell est constitué de six espaces sur lesquels les visiteurs et les développeurs indépendants peuvent exposer leurs jeux, prototypes ou titres expérimentaux.
L'inscription est gratuite et ouverte à tous les possesseurs d'un billet d'entrée au festival, pour des créneaux de deux heures, accessibles via ce lien : Inscription Show and Tell.
Le principe de fonctionnement de ces réservations est : premier arrivé, premier servi.
La seule condition, afin de postuler, est d'être en possession d'un ticket du salon valable au jour choisi.
Le "Show and Tell" est un des rendez-vous phares des éditions d'IndieCade. Il permet à tous de confronter leurs créations directement avec public.
Plus d'infos sur IndieCade Europe
De plus amples informations et assets sont disponibles via la press room du salon. L'accès à la billetterie se fait ici.
Afin de retrouver en temps réel les informations au sujet de l'évènement, l'application IndieCade Europe est désormais disponible via l'App Store pour les appareils compatibles iOS et via Google Play pour les appareils Android.
Plan du festival & Infos pratiques
IndieCade Europe se tiendra au CNAM (Conservatoire Nationale des Arts et Métiers)
292 rue Saint Martin, Paris 3ème
Vendredi 18 novembre de 9h à minuit
Samedi 19 novembre de 9h à 18h