Le cloud : Energie numérique de demain ?
Actuellement, difficile de lire une revue orientée " Hi-Tech " sans que ce mot nous saute au visage. Si vous êtes technicien, il vous est expliqué que l'usage de machines physiques est un concept relevant d'un autre âge et que l'avenir est au virtuel ! Si vous êtes responsable financier, il vous est expliqué à grand renfort de sigles et de chiffres que vos coûts informatiques vont se forfaitiser. Tout juste est-il fait mention d'une vague corrélation entre vos variations de besoins et la facture qui vous est remise. Enfin, si vous êtes utilisateur final, le " cloud " concrétise, enfin, la longue recherche de la corne d'abondance. Petit détail : dans tous les cas, ce monde idyllique suppose l'externalisation de ses ressources informatiques " ailleurs " et par conséquent de vos services et données. Le principe est simple : tout un chacun accepte la virtualisation de ses besoins ainsi que la mutualisation des plate-formes physiques nécessaires (datacenters, serveurs, stockage, etc.). Ainsi de grandes centrales de " production d'énergie numérique " peuvent apparaître et initier une course au gigantisme. Ponctuellement, un de ces centres subit une avarie et des milliers de services sont momentanément interrompus. Tout va bien dans le meilleur des mondes !
Par opposition à ce schéma de centralisation, un schéma de déconcentration peut (doit?) être envisagé : le datacenter n'est plus un centre aussi démesuré qu'isolé mais fait parti d'un maillage de datacenters de petites ou moyennes tailles, fortement interconnectés, rendant collectivement un service de " virtual datacenter " (ie : DC As A Service).
Outre le fait de réellement mériter son appellation de " nuage ", une telle organisation, s'appuyant sur des datacenters régionaux ou locaux, permet de satisfaire entièrement les besoins, exprimés ou latents, de ses usagers. Notre technicien pourra, d'une façon simple, s'appuyer sur plusieurs datacenters afin d'améliorer la fiabilité de ses services. Notre responsable financier continuera de bénéficier d'une vision synthétique et forfaitaire de son poste informatique. Notre usager final bénéficiera de performances accrues car accédant à des ressources régionales et non à un centre national (voir continental). Enfin, tout responsable de l'aménagement d'un territoire se satisfera de voir rester chez lui des compétences et un tissu économique menacé de délocalisation par concentration.
Au final, l'analogie suggérée entre " énergie électrique " et " énergie numérique " n'aura jamais été aussi fondée. En complément de quelques grosses centrales de production, pourront se développer des centrales de proximité offrant toute la souplesse et la flexibilité requises pour répondre aux besoins du tissu économique local PME, TPE, administrations et collectivités françaises, voir européennes.
Pascal Gallard - Non Stop Systems - consortium nuage