Bilan de l'économie numérique 2012
Les marchés du DigiWorld ont enregistré un ralentissement sensible en 2012, avec une croissance ramenée à 2,7 %, après deux années de reprise. En périphérie, les nouveaux services de l'internet (OTT) affichent toujours des progressions de l'ordre de 20 % en moyenne : leur poids reste toutefois marginal au regard du premier groupe, avec un rapport de plus de 1 à 20 entre les deux.
C'est dans les marchés d'équipements que l'inflexion est la plus marquée, avec un recul de la croissance de 2,4 points pour l'ensemble télécommunications, informatique et EGP. Les deux premiers restent sur des dynamiques positives, grâce notamment à l'essor des smartphones pour la partie télécom et celui des tablettes pour l'informatique. Par contre, l'EGP (matériels audio et vidéo) est en pleine tourmente. Le marché des téléviseurs, qui en est le pilier et qui a d'abord profité au cours de la dernière période d'un renouvellement du parc avec les écrans plats, a mangé son pain blanc et ne parvient pas aujourd'hui à se relancer.
Les services, avec des croissances comprises entre 2,7 % pour les télécommunications et 4 % pour la télévision, en passant par 3,8 % pour l'informatique et les logiciels, ont connu un ralentissement moindre. Ils affichent, en 2012, une dynamique sensiblement plus forte que les équipements, et beaucoup plus homogène. Les écarts entre régions restent cependant très importants et ce, dans tous les secteurs.
Des marchés d'équipements qui s'essoufflent dangereusement
À la fin 2010, nous avions relevé des signes d'inquiétude dans quelques segments d'équipements au sortir d'une année qui semblait sonner globalement la reprise : les ventes de PC en particulier montraient un certain essoufflement et l'on se demandait déjà à l'époque quels seraient les relais pour maintenir les ventes de téléviseurs à flot (la 3D ? la TV connectée ?). Les résultats 2011 étaient finalement plutôt rassurants : dans les télécommunications et l'informatique, les ventes augmentaient encore. Seul le segment de l'EGP déclinait, mais de façon encore assez limitée. 2012 apporte une correction sévère, avec des contractions en volume dans presque toutes les catégories et des pressions sur les prix qui annulent une grande partie des effets de montée en gamme. Le marché des téléviseurs est le premier à en faire les frais et entraîne le marché de l'EGP dans une chute de 7 %. Mais l'intensification de la concurrence sur le marché des smartphones et des tablettes change aussi la donne pour les deux autres secteurs.
Les marchés des services résistent encore
Au plus fort de la crise en 2009, on avait vanté la capacité de résistance des services des TIC en général et des télécommunications en particulier : on parlait alors de résilience, sans doute en imaginant que, comme les matériaux de même caractéristique, ils avaient non seulement la capacité de résister aux chocs mais aussi de rebondir, en l'occurrence de retrouver leur trajectoire initiale. Las ! Si l'on peut bien parler de résistance relative, il apparaît désormais fort peu probable que l'on revienne à terme vers les niveaux de croissance du milieu des années 2000, encore moins vers ceux, à deux chiffres, de la fin des années 90. Ou plutôt si, mais pour une partie d'entre eux seulement, avec l'explosion des nouveaux services de l'internet. Les services du noyau dur subissent en revanche des pressions de plus en plus fortes : dévalorisation de l'accès pour les télécommunications, éloignement de la relation-client pour les services informatiques, baisse d'audience pour les programmes de TV linéarisée.