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Onboarding : Ce n'est pas que pour les jeux free-to-play

Par Pascal Luban - Game designer & creative director


Onboarding : Ce n'est pas que pour les jeux free-to-playL'onboarding décrit l'expérience d'un joueur lorsqu'il découvre un jeu mais il ne se limite pas au tutoriel. Il couvre des aspects du jeu aussi variés que la construction du défi, la mise à disposition de choix pertinents, les premières récompenses, la compréhension de l'univers du jeu, la navigation, etc. En conséquence, l'onboarding n'est pas limité aux première dix minutes d'un jeu ; il peut couvrir plusieurs heures de jeu.

L'objet d'un bon onboarding est donc de créer une première expérience du jeu aussi gratifiante que possible et qui donnera au nouveau joueur une forte envie de s'investir dans le jeu.

Les développeurs de jeux freemium ont été les premiers à attacher beaucoup d'importance à leur onboarding car ils doivent faire face à un problème complexe : La rétention à court et moyen terme des joueurs découvrant leurs jeux. Mais pour des jeux premium, comme presque tous les jeux consoles, l'onboarding est souvent limité à un tutoriel ennuyeux et un level design fade. En effet, comme les joueurs ont déjà acheté le jeu, pourquoi se compliquer la vie à chercher à les "séduire" ou les garder.

Et pourtant, les choses changent et même les triple-A peuvent bénéficier d'un bon onboarding. Pourquoi ?

D'abord, le modèle économique du freemium commence à se développer sur consoles. Des jeux à succès comme Warframe our World of Tanks ont montré que ce modèle économique est viable sur ces plateformes. On peut donc s'attendre à y voir plus de jeux freemium ou des titres mélangeant plusieurs modèles économiques comme The Elder Scrolls Online.

Ensuite, une tendance de fond de notre industrie est le développement des "live" games, ces jeux qui sont gérés comme un service. Ces titres sont en effet conçus pour offrir une très longue durée de vie. Leurs développeurs comptent atteindre cet objectif en ajoutant du contenu mais aussi en proposant une expérience de jeu complexe dans des mondes ouverts. Le problème qui en découle est que cette complexité est adaptée à des joueurs qui connaissent déjà bien le jeu mais qu'elle est souvent décourageante pour les nouveaux-venus. Cette situation se retrouve dans certains jeux inspirés de MMOs ou le joueur découvrant le titre est perdu, noyé par la richesse du contenu ou s'ennuie ferme. Il en résulte que la première heure de jeu peut générer des sentiments très mitigés sur le jeu dans son ensemble. Même pour des jeux premium, le bon sens commande de créer une expérience de jeu agréable et intéressante pour les nouveaux-venus.

En résumé, un bon onboarding pour un jeu triple-A devrait chercher à atteindre les objectifs suivants :

  • Construire de la tension, du suspens ou surprendre le joueur dès que le lancement du jeu pour éviter la routine d'un début de jeu trop convenu
  • Offrir des choix pertinents très tôt
  • Générer une réponse émotionnelle au travers des premiers pas du joueur dans l'environnement du jeu
  • S'assurer que tout ce que le joueur découvre ait un sens et pointe vers de futures opportunités
  • Fournir d'intéressants objectifs à court terme
  • Débloquer progressivement les fonctions du jeu
  • Donner au joueur un aperçu de ce qu'il peut espérer obtenir s'il s'investit dans le jeu
  • Veiller à ce que le joueur ne s'égare pas ou ne perde pas son temps dans des endroits peu intéressants
  • Mettre en place la grammaire de level design

Cette liste est incomplète mais elle donne déjà une bonne idée de ce qu'il faut faire pour réussir son onboarding d'un jeu en monde ouvert.

Notes et références

Crédit photo : scarface


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Publié le 26 février 2018 par Emmanuel Forsans
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