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Guide des métiers : VFX artist

Bien que le VFX artist travaille beaucoup pour le cinéma, ce n'est pas son seul domaine d'activité


Le VFX artist est un personnage essentiel dans la production audiovisuelle moderne. En effet, c'est à lui que revient la mission d'intégrer les effets spéciaux (VFX) aux prises de vue traditionnelles.

Guide des métiers : VFX artistSans lui, le cinéma moderne n'existerait pas. Le VFX artist réalise les effets spéciaux et les intègre aux images tournées par le reste de l'équipe. À la fois technicien et artiste, il conçoit les effets spéciaux en utilisant différents outils de modélisation 3D, diverses techniques de prises de vue et des dizaines d'autres astuces pour transformer la réalité. La première tâche d'un VFX artist va donc consister à déterminer précisément ce que l'on attend de lui. S'agit-il de créer et d'intégrer une créature fantastique, ou de simuler l'explosion d'une voiture ou l'inondation d'une pièce ? Une fois certain de sa mission, le VFX artist va entrer dans la phase de production. Selon son profil et le projet, il est possible que le VFX artist réalise lui-même l'ensemble des effets spéciaux numériques demandés.

VFX artist : modeleur et monteur...

Grâce à différents logiciels de modélisation 3D, il va créer une créature fantastique ou concevoir les modèles 3D qui lui permettront de simuler l'explosion d'une voiture ou bien l'incendie d'un bâtiment. Il va également examiner toutes les sources à sa disposition. En effet, chaque scène étant tournée sous différents angles, le VFX artist va devoir sélectionner certaines d'entre elles (en accord avec le réalisateur), en fonction de leur rythme, du jeu des acteurs, du travail sur la lumière ou, simplement, de l'angle de la caméra. À lui ensuite d'intégrer les effets spéciaux, image après image. Un travail complexe, mais simplifié par l'utilisation des fonds de couleur (généralement bleus ou verts). Lorsque le VFX artist ne réalise pas lui-même les effets spéciaux, il doit alors s'assurer que les équipes de modélisation et d'animation respectent parfaitement les directives du réalisateur. Il peut alors demander que certaines animations soient raccourcies ou, au contraire, rallongées afin qu'elles s'intègrent plus facilement dans les scènes déjà tournées. Une décision qui n'est jamais prise à la légère puisqu'elle entraîne, forcément, un retard sur la production…

VFX artist : le souci du détail

Le travail du VFX artist ne se limite pas à intégrer les effets spéciaux. Il doit également veiller au rythme des scènes, de manière à ce que la vision du réalisateur soit parfaitement restituée. Enfin, il fait en sorte de faire disparaître certaines maladresses survenues pendant les tournages. Il va, par exemple, effacer les filins de sécurité utilisés par les cascadeurs, ou un avion qui serait rentré dans le champ de la caméra alors que la scène se déroule durant l'Antiquité, ainsi que des dizaines d'autres anachronismes du même genre. Une fois les effets spéciaux intégrés et les scènes validées, le VFX artist doit s'atteler à une tâche primordiale dans sa quête de réalisme : l'étalonnage ! Durant cette étape, il va homogénéiser la lumière et le grain des différentes images utilisées. Un travail complexe et méticuleux qui permet d'assurer la cohérence visuelle du métrage. Mais bien que le VFX artist travaille beaucoup pour le cinéma, ce n'est pas son seul domaine d'activité. Il œuvre sur tous les types de production audiovisuelle. Aujourd'hui, la télévision, le documentaire, le Web et même l'institutionnel font appel à ses services.

Devenir VFX artist n'est pas une mince affaire puisqu'il faut autant de talents artistiques que techniques. Néanmoins, de nombreuses écoles de qualité forment à ce métier de plus en plus demandé dans le secteur de l'audiovisuel.

VFX Specialist
Durée des études : 3 à 5 ans
Salaire annuel : entre 45 000 € et 55 000 €

Paroles de professionnel : Joan Da Silva

Joan Da SilvaDirecteur de l'école d'Animation et de jeu vidéo de Lisaa

Quel est votre parcours professionnel ?

Avant de rejoindre Lisaa (Institut supérieur des arts appliqués), j'ai travaillé dans différents secteurs de l'animation et du jeu. J'ai notamment fondé et dirigé deux studios d'animation, l'un spécialisé dans la 2D, l'autre dans les effets spéciaux. Par la suite, j'ai rejoint l'industrie du jeu vidéo en tant que producteur chez Ubisoft, puis directeur de création chez Rovio, en Finlande.

Quelle est la principale différence entre un spécialiste FX et un animateur 3D ?

Les deux métiers sont très différents. L'animateur 3D est celui qui va donner vie aux personnages, créatures et autres objets virtuels. Alors que le spécialiste FX est un illusionniste qui utilise des outils pour créer de toutes pièces des images qui n'existent pas, et donner l'impression que tout est plausible.

Quelle est l'idée reçue la plus courante et source de désillusion chez vos étudiants ?

Les étudiants ne perçoivent pas toujours que le spécialiste des effets spéciaux est l'héritier de la longue tradition du trucage au cinéma. Il faut apprendre à créer des images réalistes avec une économie de moyens et des contraintes techniques très exigeantes. Ils apprennent rapidement que les effets spéciaux ne se limitent pas à mettre en scène de grosses explosions ou à faire voler des dragons.

Quelles sont, selon vous, les principales qualités d'un professionnel des effets spéciaux ?

Créativité et inventivité, grande rigueur et minutie. Enfin, il faut avoir une culture de l'image au sens large.

Un spécialiste des effets spéciaux va-t-il forcément travailler pour le cinéma ?

Non, puisque les champs d'application sont de plus en plus étendus. Les productions télévisuelles notamment, avec l'explosion des séries, ainsi que le jeu vidéo sont des débouchés importants. D'autres métiers comme la simulation, et la visualisation scientifique ou industrielle sont aussi demandeurs de ces compétences.

À l'heure où la grande majorité des effets spéciaux sont numériques, est-il nécessaire d'être familier avec les techniques plus anciennes ?

Une parfaite maîtrise des outils numériques est bien évidemment requise, mais des connaissances en dessin, couleur et photographie sont des atouts indéniables.

Le cinéma français n'est pas réputé pour l'utilisation des effets spéciaux. Les jeunes diplômés ont-ils intérêt à partir à l'étranger pour faire carrière ?

La France a toujours été un pays précurseur et un acteur majeur dans ce domaine. Si les grosses productions hollywoodiennes sont de grandes consommatrices d'effets spéciaux, il ne faut pas pour autant sous-estimer les productions françaises. Beaucoup de films ont besoin d'un travail de post-production important, même si ce ne sont pas des films à grand spectacle. Il faut également savoir que de nombreux studios d'envergure mondiale sont basés en France. Quoi qu'il en soit, même si ce n'est pas une obligation, les expériences à l'étranger seront toujours valorisées. Ce sont des métiers dans lesquels les étudiants français sont particulièrement prisés.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui aimerait faire une formation en animation ?

Je lui conseillerais de regarder attentivement des making of de films et de jeux. Ils permettent d'apprendre à décrypter la façon dont sont réalisées les images qu'ils voient au quotidien. YouTube regorge de témoignages et d'exemples toujours plus étonnants.


Guide des métiers et des écoles du numériqueGuide des métiers et des écoles du numérique

Cette fiche est extraite du hors série "Guide des métiers et des écoles du numérique - 2017" édité par Jeux Vidéo Magazine disponible en kiosque jusqu'au 31 janvier 2017. Ci-contre cliquez pour découvrir des extraits des autres métiers.

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Publié le 20 janvier 2017 par Emmanuel Forsans
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