Menu
logo GD Studio

Les nouveaux shooters

Par Pascal Luban - Game designer & creative director, freelance


Les jeux de tir sont un des genres de jeu les plus anciens mais cela ne les empêche pas de continuer à dominer les ventes. C'est essentiellement dû au fait qu'autour d'une mécanique de jeu très simple et accessible à tous, les jeux de tirs savent renouveler leur expérience de jeu. En voici trois exemples.

Superhot (Superhot Team - Steam, PS4, Xbox One)

Sorti en 2016, ce jeu solo est construit autour d'un concept très novateur : les adversaires, les projectiles et les objets lancés se figent lorsque le joueur cesse de bouger. Cela permet à ce dernier de prendre le temps pour analyser la situation avant d'exécuter une action et de relancer le cours du temps. Superhot offre une expérience de jeu cinématographique à la Matrix.

Mais surtout, ce jeu intègre une dimension tactique absente de la plupart des FPS : l'anticipation. Les balles étant rares, il faut anticiper la position de son adversaire avant d'ouvrir le feu. Le joueur doit également anticiper la position des projectiles ennemis pour mieux les éviter. Les différents niveaux du jeu sont donc autant de puzzles qui demandent plus de réflexion que de réflexe.

Cette mécanique coche toutes les cases d'une bonne innovation : compréhension immédiate du mécanisme, plaisir instantané, diversité du level design et dimension artistique innovante.

Vigor (Bohemia interactive - Xbox One)

Vigor (Bohemia interactive - Xbox One)Les développeurs des jeux de la série Arma et de DayZ ont inauguré avec Vigor un sous-genre qu'ils appellent shoot-and-loot. D'apparence classique, ce jeu offre une expérience de jeu tout à fait unique. J'ai eu la chance d'y contribuer comme consultant en game et level design avant et pendant la phase d'accès anticipé. Vigor, est disponible en mode freemium depuis l'été 2019. Il cumule déjà plus de 3,4 millions de joueurs et 40 000 joueurs chaque jour.

Dans ce jeu multijoueur, de 8 à 12 joueurs se retrouvent dans de vastes environnements extérieurs. Leur objectif est simple : récupérer autant de "loot" que possible avant de fuir un nuage radio-actif qui recouvre la map au bout d'une dizaine de minutes. Ce butin comprend des composants indispensables au développement du joueur mais aussi des munitions et des armes plus ou moins rares. Le vrai danger vient des autres joueurs qui n'hésitent pas à vous éliminer pour récupérer votre butin ou tout simplement pour ne pas se faire tuer par vos soins. Or, lorsqu'un joueur meurt, il perd tout : son butin et son armement.

Cela conduit à une expérience de jeu intense car on joue dans la hantise de perdre tout ce qu'on a trouvé au péril de sa vie. En conséquence, on y joue très différemment des autres jeux de tir car la plupart des joueurs cherchent à éviter le combat plutôt que de "rusher" et de chercher à améliorer son tableau de chasse. Vigor est peut-être un des jeux de tir qui émule le mieux l'angoisse du "vrai" combat.

Spellbreak (Proletariat Inc - Epic Store)

Ce jeu a été longtemps accessible par le biais d'une beta fermée et il est possible d'y jouer maintenant en achetant un pack fondateur.

Spellbreak est un jeu de type battle royale, ce qui n'a rien de très original. Mais ce qui le différencie des autres jeux appartenant à ce genre c'est l'utilisation exclusive de la magie pour affronter ses adversaires. Le remplacement des armes traditionnelles par des sorts n'est pas anodin. Alors que les premières se contentent d'expédier des projectiles, les sorts peuvent offrir un nombre quasiment illimité d'effets, qu'ils soient offensifs ou défensifs.

De plus, les sorts peuvent être combinés entre eux. Ainsi, on peut commencer par créer une tornade, puis la rendre encore plus meurtrière en y jetant une boule de feu. Enfin, des runes sont cachées dans la map et offrent des bonus tactiques importants comme une invisibilité temporaire.

Mais ce qui rend ce jeu si différent de ses concurrents c'est qu'il fait moins appel à la précision des tirs qu'au sens tactique des joueurs.

Ceux qui m'ont connu au début de ma carrière dans l'industrie du jeu vidéo, il y a 25 ans, se souviendront peut-être du premier concept de jeu que j'ai proposé à des éditeurs, Magica Arte. Son thème ? Des combats entre magiciens dans des arènes multijoueurs.

Mes dernières publications


Plus d'informations sur GD Studio
Publié le 27 novembre 2019 par Emmanuel Forsans
Signaler une erreur

Commentaires des lecteurs

Soyez le premier à commenter cette information.
  • Share
  • Follow